01 September 2018
Troisième étape de notre voyage : le Parc National de Yosemite ! Après les paysages urbains de San Francisco et côtiers de Big Sur, nous voici à la montagne. Paysages grandioses et faune exceptionnelle, nous en avons pris plein les yeux!
Le Parc National de Yosemite est situé à environ 4h30 de route de San Francisco, au coeur de la Sierra Nevada. Ce fut le premier espace protégé du monde, créé en 1890 par Abraham Lincoln, suite à la demande de John Muir, botaniste et géologue écossais. Il est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1984.
Le parc couvre des milliers d’hectares de forêts et de montagnes, dont l’altitude varie de 600 à 3960m. Il est traversé par la vallée de Yosemite (prononcez Iossémiti), vallée glaciaire de 13 km de long sur 1,6 km de large au fond de laquelle coule la rivière Merced.
Si comme nous vous venez en voiture, vous devrez payer votre entrée 30$, le ticket étant valable 7 jours consécutifs. Le parc comporte 4 entrées : deux à l’ouest, Big Oat Flat Entrance (si vous venez de San Francisco) et Arch Rock Entrance, une au sud (South Entrance) et Tioga Pass Entrance à l’est (fermée l’hiver).
Pour prendre la pleine mesure de la grandeur de la vallée de Yosemite dès votre arrivée, que ce soit en terme de taille ou de beauté, arrêtez-vous à Tunnel View, sur la route venant du sud.
Ce panorama est vraiment époustouflant. A gauche de la photo, El Capitan et ses 900m de paroi verticale. C’est la plus haute falaise monolithique du monde… et le paradis des fans d’escalade. À droite, les Bridalveil Falls, des chutes d’eau de 189m de haut. Cela vous donne une certaine idée des proportions !
Autre sommet célèbre, le Half Dome. On l’aperçoit au fond de la vallée sur la photo ci-dessus. Il s’agit véritablement d’un demi-dôme, dont la paroi verticale est tournée vers la vallée. Il n’y a sûrement jamais eu de dôme complet et rond selon les géologues, mais une partie de la roche a disparu suite aux infiltrations d’eau, qui en gelant à l’intérieur des fractures cassent la roche, et à l’érosion glaciaire.
Dans le fond de la vallée s’étend une magnifique prairie verdoyante (en tout cas au printemps). Elle est parcourue par des sentiers qui permettent aux moins sportifs de se promener sans effort, à pied ou à vélo, en ayant une magnifique vue en contreplongée sur les sommets et les cascades, comme les Yosemite Falls, une succession de trois chutes dont la hauteur totale est de 740m !
La prairie a une tendance naturelle à se refermer, c’est à dire à être colonisée petit à petit par les arbustes puis les arbres pour se transformer en forêt. Pour garder le milieu ouvert et la diversité des espèces animales et végétales associées, les gestionnaires du parc utilisent le feu, en laissant s’étendre certains incendies déclenchés par la foudre, voire en déclenchant eux-mêmes des incendies. Ces feux sont très contrôlés, et ne se font que sous certaines conditions, rien à voir avec les incendies gigantesques qui ravagent fréquemment la Californie. Ces feux contrôlés permettent également d’éviter l’accumulation de bois mort constituant un combustible dangereux en cas d’incendie. Les Indiens Miwoks, premiers habitants de la vallée, procédaient déjà de cette manière depuis la période précolombienne.
La chapelle, construite en 1879, est le plus vieux bâtiment de la vallée encore visible. Elle a été déplacée en 1901 pour rejoindre le Old Village, lieu de vie des pionniers. Aujourd’hui, les maisons ont disparu, mais on célèbre toujours des mariages dans la chapelle.
Nous n’avons pas eu le courage de grimper le long des Yosemite Falls et avons opté pour une balade plus courte mais néanmoins magnifique : l’ascension de la Vernal Fall. On vous rassure, ça grimpe quand même! Mais cette chute là ne fait “que” 100m de haut. Au printemps, le débit est maximal et l’eau se fracasse sur les rochers avec une telle force qu’elle projette un rideau de pluie sur le chemin. Prévoyez les Kway !
En prenant notre temps pour apprécier le paysage (et souffler un peu), nous avons mis environ 1h30 pour atteindre le sommet. Pour les plus sportifs, le sentier continue jusqu’à Nevada Fall, chute de 180m de haut, mais il faut compter 5 ou 6h pour faire l’aller-retour. Dans tous les cas, remplissez bien vos gourdes !
Mirror Lake est une étendue d’eau dans laquelle se reflètent les sommets environnants. Selon la saison, le lac est plus ou moins important (voire inexistant en été). Lors de notre passage en mai, il y avait moins d’eau qu’attendu mais le paysage était tout de même magnifique. Dommage que le petit vent qui ridait la surface de l’eau nous ait empêché de bien observer l’effet miroir.
Depuis le point de départ, il faut compter 30 minutes pour atteindre Mirror Lake. La balade est facile car le dénivelé est assez faible. Vous pouvez opter pour le sentier ou la route, accessible également à vélo.
Si vous n’avez pas prévu de pousser le voyage jusqu’à Sequoia Park pour voir le fameux Colonel Sherman, l’arbre le plus imposant du monde avec ses 83m de haut et ses 8m de diamètre, vous pourrez tout de même voir quelques beaux spécimens de Séquoias géants à Tuolumne Grove. Nombre d’entre eux ont plus de 1000 ans.
Les incendies sont bénéfiques aux Séquoias géants, qui possèdent une écorce ignifuge. En effet, la plantule a besoin d’un espace dégagé et lumineux pour se développer. Le feu permet donc de supprimer la concurrence des autres espèces, et de limiter l’ombre et l’accumulation litière sur le sol (aiguilles, feuilles, branchages…). La forte chaleur du feu provoque également l’ouverture des cônes, qui sinon peuvent garder leurs graines plusieurs années. Les graines sont donc libérées une fois les conditions de développement réunies.
Ces dernières années, les scientifiques ont observé des signes de fragilisation sur certains Séquoias géants, conséquence directe de la sécheresse. Quelques arbres se sont même effondrés, morts de soif.
Le Parc National de Yosemite abrite une faune extraordinaire. Venant d’un autre continent, nous avons trouvé magnifiques même les espèces les plus communes comme les geais ou les merles. On peut facilement observer plusieurs espèces d’écureuils, en général très peu farouches, qu’il est toutefois interdit de nourrir. En fin de journée, les biches viennent brouter sur les prairies de fond de vallée. On peut également les approcher à quelques mètres.
Parmi les espèces plus discrètes, on trouve le Mouflon de la Sierra Nevada, la Martre pêcheuse, le Puma et l’Ours noir. Pour ce dernier, on ne peut pas vraiment parler de discrétion. Les ours noirs s’approchent fréquemment des parkings et des campements, attirés par les odeurs de nourriture. Des règles strictes doivent être observées pour le stockage de la nourriture : il est obligatoire, sous peine d’amende, de conserver les aliments (et les produits de toilette tels que le dentifrice ou la mousse à raser) dans les casiers métalliques sécurisés mis à disposition. Si vous laissez trainer quelque chose d’attirant dans votre voiture, les ours sont capables de glisser leurs griffes et de plier la portière pour aller le chercher !
Nous avons eu la chance d’apercevoir un ours au retour de Vernal Fall, dans la vallée, dans un bois bordant la route. Clairement, la chance, on la mesure après, sur le coup, on a eu un peu la trouille ! Mais les ours ne s’intéressent qu’à la nourriture. Sauf si vous avez affaire à une mère et ses petits, ils ne sont pas agressifs et n’attaquent pas l’homme sans raison. S’ils tentent de s’approcher, il faut les faire fuir en criant, en agitant les bras et en tapant dans les mains, principalement pour qu’ils ne s’habituent pas à l’homme.
La Vallée de Yosemite finit dans sa partie Est en cul-de-sac. La route forme dans cette partie une boucle en sens unique. Elle dessert tous les campings et les lodges, ainsi que les points de départ des sentiers. Le plus pratique reste de se garer sur un des grands parkings puis de prendre la navette gratuite qui tourne toute la journée.
Yosemite Village abrite entre autres quelques restaurants et boutiques, dont l’épicerie-boutique de souvenirs Village Store (distributeur de billets), la Poste, le Visitor Center et l’Indian Cultural Museum. Un petit passage au Visitor Center en arrivant vous permettra d’en apprendre plus sur l’histoire et la géographie du parc, et sur la faune et la flore que vous serez susceptibles de rencontrer.
Plusieurs types d’hébergements existent dans la vallée. Le camping reste le moins cher, mais avec les températures et les ours, cela ne nous disait rien… Il est possible de réserver un lodge, une chambre d’hôtel ou une cabane en toile mais il faut s’y prendre des mois à l’avance, surtout si vous venez l’été, et les tarifs sont assez élevés. Nous avons réservé assez tard, il ne restait plus d’hébergement à l’intérieur du parc. Nous avons donc choisi de loger à l’Evergreen Lodge, à environ 1h de route de Yosemite Village. C’est un petit village de cabanes en bois au coeur de la forêt. C’est assez isolé mais vous trouverez sur place un bar-restaurant et une boutique avec quelques souvenirs et de quoi faire un pique-nique. Les chambres sont confortables et les repas excellents, mais les tarifs sont élevés. Etant hébergés gratuitement à San Francisco, nous nous sommes fait plaisir à Yosemite !
Pour tout savoir sur le parc, les hébergements et les activités, c’est par ici.
Nous ne sommes restés que 3 jours à Yosemite, nous n’avons pas eu le temps de faire de vraies grandes randonnées. Mais il y a tellement de choses à voir ! Seul petit regret pour Antoine, nous n’avons pas eu le temps d’aller jusqu’à Glacier Point (2200m d’altitude), un des plus beaux points de vue sur la vallée. De quoi faire de magnifiques photos. Ce sera pour la prochaine fois !
Si vous prévoyez un voyage dans l’ouest américain, nous vous conseillons vraiment de faire une halte à Yosemite avec ses paysages grandioses et sa faune extraordinaire. Malheureusement, au moment où nous écrivons cet article, les incendies ravagent le parc à cause de la sècheresse. Une grande partie est fermée au public et le feu reste incontrôlé.
Mai 2018