15 August 2017
Deuxième article sur la Bretagne ! Après les Côtes d’Armor, nous voici dans le Finistère. Nous avons passé une semaine en famille du côté de la Pointe du Raz, à la découverte du Cap Sizun. Trois générations étaient réunies à Confort-Meilars, dans un superbe gîte situé au milieu de la campagne bretonne.
Le Cap Sizun est bordé au nord par la baie de Douarnenez, au sud par celle d’Audierne, et comprend de nombreuses pointes dont la célèbre Pointe du Raz, qui fait face à l’île de Sein. Le coin est resté assez rural et sauvage, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Au nord, le paysage est assez vallonné et la côte est bordée par des falaises, contrairement au sud, plus plat.
Pour les marcheurs, la découverte de la côte se fait par l’incontournable GR 34, qui fait le tour de la Bretagne. Nous avons choisi de parcourir un tronçon de 20 km, séparant la Pointe du Raz de la Pointe de Penharn. Nous avons commencé par une petite séance photo à la Pointe du Raz, au milieu des falaises abruptes culminant à 70 mètres de haut, et face à l’île de Sein, située à seulement 8 km de là. Puis direction la baie des Trépassés, une jolie plage très prisée par les surfeurs. Le sentier passe ensuite par les pointes du Van, de Castelmeur, de Brézellec puis de Penharn. Arrivé au bout de chaque pointe, on découvre une vue imprenable sur la côte découpée. La majeur partie du sentier chemine au sommet des falaises. On passe cependant par la petite plage de Pors Theolen, où l’on peut se tremper les pieds et prendre une boisson fraiche à la buvette. Cette petite halte peut être vraiment appréciable par temps chaud car dans ces paysages de landes, on ne croise aucun arbre, et donc aucun coin d’ombre.
Pour cette agréable balade, comptez environ 5h de marche (plus les pauses photos, repas, etc). Le dénivelé est assez faible. Ce qui nous a posé le plus gros problème était clairement la chaleur, alors que la météo n’annonçait que 25°C. Mais sans ombre, et sans un petit courant d’air marin, le soleil peut vite cogner!
Étant en famille, nous nous sommes fait déposer au point de départ et récupérer à l’arrivée. Pratique ! Pas besoin de revenir sur nos pas. Et cela nous a évité de payer le parking à la Pointe du Raz : 6,50€ la journée pour une voiture (payant d’avril à octobre seulement). Pour se garer gratuitement dans les environs, préférez la baie des Trépassés ou la Pointe du Van.
Sur la commune de Goulien, en bord de mer, une zone de 360 ha a attiré l’attention des naturalistes dès 1957. Landes, falaises et petits îlots accueillent une grande diversité d’animaux et de végétaux. On peut notamment observer sur les falaises la présence d’oiseaux marins nicheurs tels que le guillemot de Troil et le fulmar boréal, ainsi que d’oiseaux terrestres comme le crave à bec rouge et le faucon pèlerin. Pour notre part, nous avons pu voir des poussins de fulmars boréaux, sorte de grosses boules de duvet blanc, sur des corniches à flanc de falaise. Si vous passez par la réserve, n’oubliez pas vos jumelles !
Aujourd’hui, cette zone ne bénéficie pas du statut de réserve naturelle mais les 32 hectares de terre appartenant au Conseil Départemental sont protégés au titre des Espaces Naturels Sensibles. L’association Bretagne Vivante gère la totalité de la partie terrestre, soit 40 ha.
La petite plage de Pors Peron n’est pas très fréquentée mais l’endroit est très joli, idéal pour la baignade ou pour les châteaux de sable quand l’eau est trop fraiche.
Continuons de longer la côte nord vers Douarnenez et arrêtons-nous à la Pointe du Millier. Un parking permet de stationner au départ du sentier qui fait le tour de la pointe. La balade ne dure que 45 minutes mais les paysages sont magnifiques. Au bout de la pointe, près de la maison-phare, on a une superbe vue sur la mer d’Iroise, la presqu’île de Crozon et son Cap de la Chèvre. L’endroit est idéal pour observer le coucher de soleil sur la mer. Le sentier passe ensuite sous les arbres pour mener au Moulin de Keriolet. Ce moulin à eau fonctionnait jusque dans les années 50. Il appartient aujourd’hui au Conservatoire du Littoral et une association se charge de son animation. Nous avons ainsi pu voir tourner sa roue de 8 mètres de diamètre, visiter l’intérieur, observer les meules en action et acheter de la farine. Ici on moult le blé, le sarrasin, le maïs et la châtaigne. Le weekend, on peut même acheter du pain et de la brioche.
Nous nous sommes rendus sur deux allées couvertes. La plus connue et la plus accessible est celle de Lesconil, sur la commune de Poullan-sur-mer. Cette structure est datée du Néolithique (3500 - 2000 ans av. JC). D’une longueur de 12 mètres et composée de 18 monolithes, cette allée couverte est dite arc-boutée. Ce type d’architecture est assez rare. En effet, la plupart des allées couvertes, dont celle de Kerbalanec située non loin de là, ont une forme “rectangulaire” et non “triangulaire”.
La ville actuelle est le résultat de la fusion en 1945 de quatre communes : Douarnenez, Tréboul, Ploaré et Pouldavid. Les trois dernières sont alors devenues des quartiers du ”Grand Douarnenez”. Si le port de plaisance se situe à Tréboul, l’historique port de pêche se trouve du côté du vieux Douarnenez, de l’autre côté de la ria du Port-Rhu. C’est ici que sont nées les célèbres marques Petit Navire et Connétable. La sardine a assuré le développement de la ville. En 1900, on comptait 32 conserveries, contre seulement trois usines aujourd’hui. Un parcours agrémenté de panneaux explicatifs relate cette épopée de la sardine (durée : 2h).
Nous avons fait un tour dans le quartier situé autour des halles, dans les petites ruelles de la vieille ville puis nous avons continué notre chemin jusqu’au hameau des Plomarc’h. Ancien village de pêcheurs, ce site classé de 16 ha est aujourd’hui géré par la commune, qui y a installé une ferme pédagogique et des jardins. Cinq maisons ont été transformées en gîte. L’endroit est vraiment magnifique et offre une superbe vue sur la baie de Douarnenez.
A quelques kilomètres à l’est de Douarnenez se trouve le petit village de Locronan, classé parmi les plus beaux de France. Le centre historique a en effet été bien conservé, avec ses superbes maisons en pierre tout autour de l’église. Le village a du charme, il a d’ailleurs servi de décor à de nombreux films, comme Un long dimanche de fiançailles. Malheureusement, ce charme est un peu altéré par l’affluence touristique et l’aspect “factice” du village. En effet, on trouve une grande quantité de boutiques, plus ou moins artisanales, dans ses petites rues. On en vient à se demander si de “vrais gens” habitent ici. Etant passés devant une école, nous en avons conclu que oui ! A noter que le parking est payant (4€) de mi-juin à mi-septembre mais que le ticket est ensuite valable toute l’année.
La ville d’Audierne n’est pas exceptionnelle mais on y trouve toutes les commodités (commerces, supermarchés, restaurants…). En revanche, côté mer, l’immense plage de Trescadec est remarquable, avec ses 1,5 km de sable fin. Et si le temps se gâte, vous pourrez visiter l’Aquashow. Il s’agit d’un aquarium présentant les espèces aquatiques bretonnes, des rivières aux fonds marins. Nous en avons pris plein les yeux : poissons, homards, pieuvres, crabes… Mention spéciale pour le bassin tactile, et pour la nurserie et ses larves de homards, ses oeufs de roussettes et de seiches. A l’extérieur de l’aquarium, on peut assister à un spectacle d’oiseaux, dans lequel sont présentés rapaces, oiseaux marins et oiseaux des rivières. On peut les voir en vol mais aussi plonger, lors d’une démonstration de pêche des Grands cormorans. Nous ne sommes pas restés pour le spectacle avec le reste de la famille, mais leur avis était plutôt positif.
À Audierne passe la voie cyclable reliant la Pointe du Raz à Bénodet, via Penmarch. Cette véloroute suit le littoral sur plus de 110 km. Elle est très appréciée des cyclistes qui trouvent malheureusement très peu de pistes cyclables sur le Cap Sizun.
Nous sommes allés à Quimper à l’occasion du Festival de Cornouaille. Nous avons donc parcouru assez rapidement les charmantes ruelles médiévales qui entourent la cathédrale Saint-Corentin mais la ville nous a laissé une impression positive, nous y reviendrons donc lors d’un prochain séjour breton, pour approfondir la visite. Quant au festival, le peu que nous avons vu nous a enchanté ! Au programme, musiques et danses bretonnes, fest-noz, concerts de variétés, payants ou gratuits, en salle ou en plein air… Nous avons choisi le fest-noz de la place Saint-Corentin, où s’étaient réunie une foule de tout âge. La (très) grande densité de danseurs sous le chapiteau nous a dissuadé d’aller participer aux ronds de Saint-Vincent et autres chaînes où l’on se tient par le petit doigt, mais nous avons beaucoup apprécié cette soirée.
Qui dit Bretagne, dit forcément crêpes ! Conseillés par le propriétaire du gîte, nous avons testé (2 fois) la crêperie Le Kaludi à Confort-Meilars. Les galettes et les crêpes sont excellentes, l’accueil sympathique et les prix peu élevés. On peut composer sa crêpe selon son envie ou choisir une recette originale, comme la Hot Choc, une galette de blé noir nappée de chocolat, piment d’espelette et jus de citron vert. On recommande !
Si vous préférez manger vos crêpes à la maison ou à la plage, ou si vous souhaitez en rapporter à la famille, nous vous conseillons vivement de pousser jusqu’à Penmarch, chez Les Bigoudènes de Saint-Gué. On voit les crêpes se faire en direct. Elles sont donc archi-fraîches mais surtout délicieuses ! Mais attention, il y a souvent une longue file d’attente.
Face au port de Saint-Guénolé, et logée dans le même bâtiment que Les Bigoudènes, se trouve la conserverie Oceane Alimentaire. Dans leur magasin, vous pourrez acheter des sardines, du thon, du maquereau, des plats cuisinés à base de poissons, etc., le tout conditionné dans des bocaux en verre, et non en boite de conserve. Il y a aussi des produits à base d’algues, dont des thés et des infusions aux mélanges originaux. Rassurez-vous, cela ne sent pas du tout le vieux goémon ! Les produits sont d’excellente qualité, ce qui explique les prix élevés.
Si vous voulez manger au restaurant, mais que vous en avez assez des crêpes, nous pouvons vous conseiller Le Cosy à Quimper. Ici tout est fait maison, les produits sont frais et de saison, et les plats sont vraiment bons. Si vous avez envie de poisson, vous aurez du choix en entrée comme pour le plat de résistance (carpaccio de lieu jaune, crumble de cabillaud au sarrasin, lotte rôtie,… ). Le midi, les menus permettent de s’en tirer pour une vingtaine d’euros par personne. Le soir, tout est à la carte, ce qui sale un peu l’addition.
Nous avons beaucoup apprécié ce coin de Bretagne, notamment la côte nord du Cap Sizun, plus sauvage. Pour un mois de juillet, la faible fréquentation touristique nous a un peu étonnés mais ravis !
Notre seul petit regret, c’est de ne pas être allé sur l’Ile de Sein. Pour atteindre cette petite île d’un demi kilomètre carré, il faut prendre le bateau à Audierne. La traversée dure 1 heure. Nous gardons cette idée en tête pour un prochain séjour !
Juillet 2017