26 April 2016
Départ de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle et arrivée à l’aéroport Marco Polo à 14h, après 1h30 de vol (compagnie EasyJet). Pour rejoindre le cœur de Venise, nous prenons le vaporetto (ligne orange de la compagnie Alilaguna). La traversée dure environ 50 minutes jusqu’au Rialto. Nous voilà enfin arrivés à Venise !
Plus aucune voiture, ni aucun deux roues… ici on ne se déplace qu’à pied ou sur l’eau. Le dépaysement est total. Nous partons en direction de notre location, en évitant au maximum de faire rouler nos valises. En effet, sur le site internet de la ville, il est demandé aux touristes de ne pas faire rouler leurs valises sur les ponts pour ne pas abimer les pierres.
Après 15 minutes de marche, nous arrivons à l’appartement que nous avons loué via AirBnB. Ce 2 pièces est situé dans le quartier du Castello, près du Campo Santa Maria Formosa, au 5ème étage , ce qui nous donne une agréable vue sur les toits environnants. Le propriétaire, qui vit dans l’appartement voisin, est très accueillant et nous donne plein de conseils pour nos visites, déplacements et repas.
Nous partons ensuite nous balader à travers le dédale de ruelles et de canaux, le plan de la ville et le Routard (comme toujours) en poche. Nous nous faisons régulièrement interpeller par les gondoliers, qui proposent des croisières de 30 minutes à 80€. Un peu cher à notre goût… et un peu trop touristique aussi, quand on voit parfois les gondoles se suivre en file indienne.
Au détour d’une rue, au pied du Ponte dei Carmini, nous tombons sur la boutique de masques Ca’ Del Sol. C’est une véritable caverne d’Ali Baba! On trouve tous les visages et tous les animaux imaginables, peints, garnis de plumes, de strass… Les masques sont fabriqués dans l’atelier situé de l’autre côté du pont.
Lorsque la nuit tombe, nous rejoignons les quais et la place San Marco qui s’est vidée de sa horde de touristes quotidienne. La nuit, Venise est éclairée par une multitude de lumières douces et chaudes, ce qui crée une atmosphère très particulière, un peu magique. On imagine facilement ces lumières provenant de milliers de chandelles, nous ramenant plusieurs siècles en arrière.
Comme cela a l’air d’être le cas aux derniers étages de beaucoup d’habitations, nos fenêtres ne sont pas équipées de volets. Seulement de stores… vénitiens bien sûr! Nous sommes donc réveillés à 6h30 par un beau soleil. Nous partons de l’appartement vers 7h, en espérant que nous pourrons dormir un peu plus les autres matins.
Mais arrivés place San Marco, quelle surprise ! La place est déserte. Quelques vénitiens pressés partent travailler çà et là. Aucun touriste non plus sur les quais. Sous la lumière matinale, nous assistons au ballet quotidien des petits bateaux venus approvisionner la ville. Certains chargent les ballots de linge sale des hôtels, d’autres déchargent des cartons de denrées alimentaires pour les restaurants.
D’autres embarcations ramènent les ordures de Venise sur la terre ferme. La collecte des déchets est assez contraignante dans une ville où on ne peut circuler qu’à pied. Les éboueurs sillonnent donc la ville avec des chariots, qu’ils tirent à la seule force de leurs bras à travers les ruelles et par-dessus les ponts. A noter que les Vénitiens pratiquent le tri très consciencieusement. A notre arrivée, notre loueur nous avait en effet gentiment demandé de respecter les consignes de tri pour remplir les trois bacs mis à notre disposition.
Nous continuons notre balade matinale à travers le quartier du Castello jusqu’aux jardins de la Biennale en passant par l’Arsenal.
À 10h30, nous avons rendez-vous au Palais des Doges pour la visite guidée « Itinéraires secrets ». Lors de cette visite, nous avons accès à des salles qui sont interdites au public en temps normal. Des cellules humides et sombres du rez-de-chaussée (les puits) à celles situées sous les toits (les plombs), en passant par les bureaux de l’administration et l’ancienne salle des archives, notre guide nous explique l’organisation politique et judiciaire de la cité depuis sa création jusqu’à sa chute. Nous effectuons ensuite la visite libre du Palais, avec le passage obligé par le Pont des Soupirs et l’immense salle du Conseil.
En sortant du Palais, nous prenons le vaporetto pour traverser le Grand Canal et nous rendre dans le quartier du Dorsoduro.
Pour nous déplacer facilement et l’esprit tranquille, nous avons acheté sur internet avant de partir une carte nous donnant un accès illimité aux vaporetti des lignes ACTV (transport public) pendant 72h. Cette carte est très avantageuse car le prix d’un trajet seul est assez cher. A noter que pour les moins de 30 ans, une remise supplémentaire est accordée aux titulaires de la carte Rolling Venise. Cette carte coûte 6€ et donne droit à des réductions dans les transports mais aussi dans les musées.
Nous passons ensuite l’après-midi dans les rues du Dorsoduro, en n’oubliant pas de faire une halte à la Gelateria Nico pour déguster une petite glace. Nous prenons ensuite le vaporetto pour nous rendre dans le quartier de la Giudecca. Dans cette partie de Venise, assez loin du centre, on ne rencontre pas beaucoup de touristes, et encore moins de boutiques de souvenirs « made in China ». De retour dans le Dorsoduro, nous nous attardons à la Punta della Dogana (Pointe de la Douane) qui offre une magnifique vue panoramique. C’est à cet endroit que les bateaux venaient s’amarrer avant de se rendre au Rialto, centre commercial de Venise, afin de dédouaner leurs marchandises. Nous faisons également un arrêt devant la belle et imposante Santa Maria della Salute. Malheureusement, c’est l’heure de fermeture, nous ne pourrons pas voir l’intérieur.
A la nuit tombée, nous nous promenons dans les ruelles, de quoi faire de belles photos de canaux éclairés par le clair de lune. Nous ressentons encore une fois cette atmosphère particulière de la nuit vénitienne. Ces rues, qui ailleurs ressembleraient à des coupe-gorges, sont calmes et sûres. A notre arrivée, notre loueur nous avait mis en garde contre les pickpockets mais nous avait assuré que Venise était une ville sûre. C’est ce que nous avons pu constater.
Réveil aux aurores mais cette fois-ci, nous sommes impatients de nous promener dans une Venise déserte. Nous prenons le chemin du Rialto. Nous traversons le pont qui est en travaux depuis plusieurs années. Une face est couverte d’échafaudages et de publicités mais l’autre reste visible. Une fois de l’autre côté, nous nous trouvons dans le quartier de San Polo. Nous nous rendons au marché du Rialto. Nous flânons au milieu des étalages de fruits et légumes, plus colorés les uns que les autres. Sous une halle, on trouve les étals des poissonniers, riches d’une multitude d’espèces de poissons, de crustacés, de coquillages et autres céphalopodes. Nous sommes impressionnés par le nombre de seiches, de toutes les tailles et encore recouvertes d’encre. Ce marché est vraiment magnifique! Nous voyons également certains poissonniers se battre avec les goélands et les mouettes essayant de grappiller quelques poissons. Certains leur laissent les entrailles dans un coin pour avoir la paix.
Nous continuons ensuite à travers les quartiers de San Polo et Santa Croce. Les ruelles, les canaux, les églises sont toujours aussi beaux… Nous passons devant le magasin de masques vénitiens “Casanova”. C’est un petit magasin, le choix n’est pas aussi large que dans d’autres magasins mais ici tout est fait de manière artisanale. On assiste d’ailleurs à la décoration d’un masque, peint à la main par le propriétaire de la boutique. Il prend le temps de nous expliquer, en français, comment il fabrique ses masques. Nous craquons sur un masque de chat à 40€. Les prix sont très corrects pour des masques en papier mâché faits main, pratiquement deux fois moindre que dans la boutique Ca’ Del Sol.
Nous décidons de visiter l’église Santa Maria dei Frari, qui abrite plusieurs chefs-d’œuvre de Titien, ainsi que son tombeau. On y trouve des sculptures et des peintures plus impressionnantes les unes que les autres. Deux mots nous viennent : beauté et démesure. A noter qu’il est interdit de faire des photos à l’intérieur.
Nous décidons ensuite de nous rendre dans le quartier du Cannaregio, au nord de Venise. Nous nous promenons dans la partie autrefois réservée aux Juifs, le Ghetto. Ici les immeubles sont plus hauts, six étages pour la plupart. Nous continuons vers l’extrême nord, vers l’église de la Madonna dell’Orto. Depuis le front de mer, on a une jolie vue sur la lagune. On aperçoit l’île de San Michele qui abrite un cimetière, plus loin Murano et en toile de fond, les Alpes enneigées.
Après un réveil toujours aussi matinal et une petite balade, nous décidons de monter sur le Campanile de la place San Marco. Nous nous postons dans la file en attendant l’ouverture. Il est 9h et le campanile ouvre dans 30 minutes. Il y a seulement une vingtaine de personnes devant nous. A 9h30, quand nous entrons, la file s’est considérablement allongée derrière nous ! Il en va de même pour tous les monuments entourant la place San Marco : mieux vaut arriver le matin un peu avant l’ouverture.
Nous accédons au sommet grâce à un ascenseur. La vue à 360° sur Venise et les îles environnantes est à couper le souffle ! Nous nous amusons à repérer les endroits où nous sommes passés, quand soudain, les cinq cloches du campanile se mettent à sonner. Le bruit est assourdissant mais c’est assez impressionnant de voir ces énormes cloches se balancer juste au-dessus de nos têtes.
En redescendant du campanile, nous voulons entrer dans la basilique San Marco mais elle est fermée pour cause d’office religieux. Nous marchons donc vers le nord jusqu’à Fondamenta Nove pour prendre la ligne 12 du vaporetto, direction Murano !
Beaucoup de monde attend déjà à l’embarcadère mais heureusement, le bateau est grand. Après 10 minutes de traversée, nous débarquons au Faro. Murano est considérée comme une île mais il s’agit en réalité de plusieurs îlots séparés par des canaux. C’est l’île des maîtres verriers. Certaines fabriques sont aujourd’hui fermées. Celles qui subsistent travaillent pour des musées, des palaces ou encore des collectionneurs. On peut toutefois visiter certains ateliers. Nous avons opté pour la Vetreria Murano Arte, où nous avons droit à une démonstration gratuite mais minutée.
L’île de Murano est très touristique. On y trouve une multitude de magasins vendant des objets en verre. Tous ne sont malheureusement pas fabriqués à Murano, et il est très difficile pour nous de faire la différence. Un label garantit la provenance du verre mais nous ne le rencontrons que très rarement. Nous nous abstenons donc de tout achat.
Le midi, nous nous arrêtons déjeuner « Alla Vecchia Pescheria ». Ce restaurant est situé sur une petite place tranquille. Nous nous installons en terrasse, au soleil, et dégustons un excellent repas.
Nous partons ensuite reprendre le vaporetto pour Burano. Après 40 minutes de bateau, nous descendons sur l’île de Mazzorbo et rejoignons Burano par un petit chemin qui traverse un grand jardin collectif, abritant quelques ceps de vigne. Nous passons le pont qui relie les deux îles et nous voici sur Burano.
La spécialité de l’île est la dentelle. On trouve donc beaucoup de boutiques qui en vendent. On voit également quelques magasins de verre. Mais ce qui attire notre œil, ce sont surtout les façades colorées des maisons. Vert, rose, jaune, violet, orange, … toutes les couleurs sont là et se reflètent sur la surface des canaux. C’est vraiment magnifique !
De retour à Venise, nous faisons un arrêt par l’épicerie Giacomo Rizzo, spécialiste des pâtes depuis 1905. On en trouve une grande variété : les traditionnels spaghettis à l’encre, des farfalles tricolores, mais aussi des tagliatelles aux myrtilles ou au café. Nous en profitons pour prendre quelques bricoles à ramener pour la famille et nous choisissons notre repas du soir : tortellini frais ricotta-épinard et à la viande, avec un petit pot de sauce tomate-basilic. Cette boutique nous a donné faim. Nous rentrons vite, et après quelques minutes de cuisson, place à la dégustation… Un délice! Nous n’avons jamais mangé de pâtes fraiches aussi bonnes!
Pour poursuivre la soirée, nous décidons de faire une petite croisière nocturne sur le Grand Canal. Nous embarquons à San Zaccaria sur la ligne 1 et nous remontons le canal jusqu’à San Stae, où nous reprenons la ligne dans l’autre sens. Nous passons devant les magnifiques façades des palais et sous le pont du Rialto. Venise est vraiment magique la nuit.
Dernier jour à Venise. Nous devons partir de la ville à 11h, donc nous nous levons encore une fois très tôt. Nous optons pour un petit déjeuner à la pâtisserie Italo Didovich. Chocolat chaud bien épais, jus d’oranges juste pressées, viennoiseries croustillantes… Ce n’est pas donné mais c’est excellent.
Durant notre séjour, nous avons choisi nos restaurants d’après les conseils du Routard. Nous n’avons jamais été déçus. Par contre, les prix sont assez élevés. Il faut ajouter au prix des plats le coût du service et du couvert (environ 1,50 à 3 € par personne). A noter aussi qu’on ne sert pas d’eau en carafe, mais seulement de l’eau minérale. En moyenne, pour un bon repas avec un plat et un dessert chacun, une bouteille d’eau de 75cl et un verre de vin, nous en avions pour 50€.
Le temps ayant été très ensoleillé, nous en avons profité pour nous promener. Nous avons fait peu de visites. Il nous restera encore beaucoup de choses à découvrir lors de notre prochain voyage (car c’est sûr que nous reviendrons!). Le seul regret que nous ayons, c’est de ne pas avoir pu utiliser le traghetto pour traverser le Grand Canal. Il existe plusieurs points de passage, où deux gondoliers vous font traverser debout sur l’embarcation, pour un tarif de 2€ par personne. Toutes les stations ne sont pas ouvertes en permanence et nous avons joué de malchance. Ce sera pour la prochaine fois !
Quoi qu’il en soit, Venise restera un voyage inoubliable !
Mars 2016